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AMATEURS ET PROS SONT DANS UN BATEAU…
Ce premier article est à la fois un coup de gueule et un coup de cœur.
Un coup de cœur, tout d’abord, parce que je regrette que certains n’aient pas encore compris que, dans tous les corps de métier, et aussi dans la photo, les pros et les amateurs doivent cohabiter en toute intelligence, à défaut de parfaite harmonie.
La raison en est toute simple : les premiers ont besoin des seconds, et inversement.
Les pros ont besoin des amateurs comme clients en premier lieu, et, pour rester dans le sujet de la photo, c’est encore plus vrai pour les photographes qui font aussi la vente de matériel ou d’accessoires. Mais les pros ont aussi besoin des amateurs qui, un jour, si la chance leur sourit, désireront se marier et seront bien contents de confier le plus beau jour de leur vie a un photographe qui leur rendra un travail de haute qualité. Mais, et hélas, beaucoup oublient ce point crucial, les pros ont et auront besoin des amateurs pour faire perdurer le domaine de la photo. Certains, tellement bien en place qu’ils deviennent blasés, aigris, méprisants (je ne donnerais pas de nom, ce n’est pas le sujet), sont tellement imbus de leur personne et sûrs de leur réputation, qu’ils oublient qu’ils sont que de passage en ce bas monde et que, qu’ils le veuillent ou non, ils devront un jour laisser leur place a d’autres.
Et puis, et on rejoint l’éternelle question de l’œuf et de la poule, certains pros ont oublié avec les années, qu’un jour, ils ont eux-mêmes été amateurs.
Ces pros là, que j’espère être une minorité, n’ont eu de cesse de trouver des excuses aux difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur profession (parce que oui, ces pros ne pensent qu’en terme de métier et non plus en terme d’art). Ils ont mis le déclin du secteur de la photo sur le compte de l’arrivée du numérique, le même numérique qu’ils utilisent eux-mêmes. Ensuite, plus récemment, ils ont accusé les banques d’images qui bradaient les prix au détriment de leur petit commerce, et, enfin, ils s’en sont pris aussi aux autoentrepreneurs au motif que ceux-ci pratiquaient de la concurrence déloyale et travaillaient au noir (pardon, sans déclarer leurs gains).
Si je reconnais que je suis parfois d’accord sur ce dernier point, je pense qu’il est tout à la fois dangereux et hypocrite de faire de quelques cas des généralités. Parce que si il est vrai qu’il existe des micro-entrepreneurs indélicats, il en est de même des artistes ou des artisans photographes.
Quant aux amateurs, ils ont besoin des pros pour s’équiper, pour apprendre, pour s’améliorer et faire leur la passion qui nourrit encore bon nombre de professionnels.
Donc, si les uns ont besoin des autres, et inversement, qu’est-ce qui nous empêche de cohabiter et de se respecter mutuellement ?
Je citerais un photographe pro dont j’ai hélas oublié le nom qui disait très justement ceci « … si un professionnel accuse un amateur de lui piquer son boulot, c’est que lui-même, à la base, faisait du travail de merde ».
Je citerais également une jeune femme découverte récemment, qui allie talent et passion, que vous retrouverez bientôt ici, Alexia, qui me disait si justement il y a quelques jours ceci : «… pour être pro, il faut d’abord être amateur.»
Ça parait tellement évident et plein de bon sens que je m’étonne que, d’un côté comme de l’autre, certains l’aient oublié.
Alors, pour la nouvelle année , et pour toutes celles à venir, je formule ce souhait qu’enfin nous puissions nous entendre, nous respecter, nous écouter, et travailler ensemble sur ce qui finalement devrait nous unir : notre intérêt, notre passion de la photo et ce, que nous soyons devant ou derrière l’objectif.
A celles et ceux qui l’ont perdue, je souhaites de retrouver la flamme qui les animait à leurs débuts. Quant aux autres, celles et ceux qui ont encore cette flamme au fond d’eux, je leur souhaites de l’entretenir au quotidien.
Vos commentaires sont les bienvenus.
